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11 novembre 1940

Plusieurs élèves du Collège Chaptal ont participé à la manifestation organisée par les lycéens et étudiants parisiens sur la tombe du Soldat inconnu le 11 novembre 1940. Un tract qui circulait clandestinement dans le lycée les appelait à manifester. L'un des élèves de Chaptal livre son témoignage sur cette journée.

Quelques jours plus tard, le 21 novembre 1940, Le cri du peuple, journal collaborationniste dirigé par Jacques Doriot, publie un entrefilet accusant un professeur de mathématiques, M. Lévy, d'avoir incité ses élèves à manifester. Les élèves de sa classe signent une lettre adressée au Ministre de l'Intérieur pour prendre la défense de leur professeur.

Facsimilé du registre d'incarcération de M. Damasio

MANIFESTATION DU 11 NOVEMBRE 1940

 

3 octobre 1940 :

Décret excluant les juifs de l'enseignement.

24 octobre 1940 :

Rencontre d'Hitler et du Maréchal Pétain à Montoire. Le régime de Vichy s'engage dans la collaboration.

 

30 octobre 1940 :

Principe de collaboration entériné par le discours radiodiffusé du Maréchal Pétain.

Le professeur Langevin, physicien et fondateur en 1934 du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, est arrêté le même jour.

Début novembre 1940 :

Des tracts commencent à circuler dans les lycées parisiens, appelant à commémorer le jour de l'Armistice du 11 novembre 1918, qui célèbre la victoire des Alliés sur l'Allemagne.

8 novembre 1940 :

Manifestation d'étudiants devant le Collège de France, où enseigne le professeur Langevin.

11 novembre 1940 :

Les élèves des grands lycées parisiens convergent vers les Champs Elysées pour honorer la tombe du Soldat Inconnu. Toute manifestation avait préalablement été interdite par le gouvernement de Vichy.

Interview de M. Damasio, 2014.

Tract appelant les lycéens à manifester le 11 novembre 1940

Manifestation du 11 novembre 1940

SOUVENIRS DU 11 NOVEMBRE 1940 D'UN CHAPTALIEN DE 15 ANS

 

Jacques Fragnier partage ses souvenirs de la manifestation dans une lettre datant de septembre 1994.

Les Juifs ne peuvent plus pousser au massacre l'armée française. Ils essayent maintenant de se servir de ce qu'il y a chez nous de plus généreux et de plus spontané, la jeunesse.

Toujours le même procédé. Il faudrait que nous prenions à notre compte les querelles du judaïsme international, que nous allions nous faire emprisonner, casser la figure, que nous reniions toute la politique de notre gouvernement, tandis que les Juifs surveilleraient en riant la bagarre derrière leurs volets.

Ah! l'exécrable race. Se peut-il que des Français, à la fin de 1940, demeurent encore assez crédules pour ne pas avoir encore compris ses ruses et son abjection? ...

 

Le Balayi

MISE EN ACCUSATION

 

Le 21 novembre 1940, Le cri du peuple met en cause M. Lévy, professeur au Collège Chaptal, pour l'influence qu'il aurait eu sur les étudiants lors de cette journée du 11 novembre 1940 :

 

COUPS DE BALAI

 

Loyalisme de notre jeunesse

Nous recevons de nombreuses lettre d'étudiants qui nous demandent de ne pas confondre un certain nombre de chahuteurs sans cervelle ou de métèques avec l'immense majorité de la jeunesse parisienne.

Nous nous sommes bien gardés, en effet, de cette confusion. Nos correspondants du Quartier Latin nous affirment leur confiance dans le Maréchal. Nous ne doutons pas de leur sincérité.

Si l'ensemble de la jeunesse française se mettait en effet à élire comme héros un mercenaire tel que De Gaulle, et à militer pour la libération d'une sinistre ganache marxiste comme Paul Langevin, ce serait bien à désespérer de tout, et d'abord du salut de notre pays.

Le nez juif dans le gaullisme

Le loyalisme des jeunes Français ne faiblit pas, nous en sommes sûrs. Il n'en reste pas moins qu'il est l'objet d'une campagne de provocation odieuse, car elle tente de faire d'enfants, d'adolescents ingénus ou étourdis l'instrument d'une infâme et dangereuse politique.

Plusieurs de ces provocateurs sont connus. Voici, aujourd'hui, quelques précisions sur l'un d'eux.

Il s'agit  d'un professeur du collège Chaptal , qui se nomme Lévy, comme par le plus grand des hasards. Le 11 novembre au matin, ce Lévy consacra sa classe à exciter ses élèves, les pressant de se rendre sur les Champs-Elysées , en leur disant, entre autres choses : "Si vous êtes des hommes, vous manifesterez."

Inutile de dire que ledit Lévy, lui, passa l'après-midi très tranquillement dans ses pantoufles.

Nous avons dénoncé, dans nos premiers numéros, la part capitale des Juifs dans la propagande anglaise.

On voit que nous apportons nos preuves.

Nous connaissons bien cette question. C'est le complot juif d'avant-guerre qui continue, sous la même forme.

Nous tenons à spécifier de nouveau, Monsieur le Ministre, que, les paroles de notre professeur ne furent à aucun moment celles d'un provocateur ; elles furent au contraire celles d'un Français et d'un ancien combattant des deux guerres qui a le malheur de se nommer : Monsieur Lévy.

Nous n'envoyons cette lettre, que dans le but unique, de faire connaître la vérité. Nous sommes tous de jeunes Français qui mettons toute notre confiance dans le Maréchal, Chef de l'Etat, et qui voudrions voir régner dans la France Nouvelle la Justice et la Fraternité.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de notre haute considération et de nos plus respectueux sentiments.

P.S. Nous tenons à vous affirmer que c'est de notre propre initiative que nous vous envoyons cette lettre.

LE DEMENTI

 

Le 25 novembre 1940, les élèves de M. Lévy font parvenir une lettre de démenti à M. Peyrouton, alors Ministre de l'Intérieur de l'Etat français :

 

Paris, le 25 novembre 1940.

 

A l'attention de Monsieur le Ministre de l'Intérieur.

Monsieur le Ministre,

Dans un article intitulé "Coup de balai" paru dans le journal : "LE CRI DU PEUPLE" du 21 novembre 1940, Monsieur Lévy, professeur au Collège Chaptal, a été injustement attaqué.

Il est accusé, en effet, d'avoir dans la matinée du 11 novembre 1940, consacré sa classe à exciter ses élèves, les pressant de se rendre aux Champs-Elysées en leur disant , entre autres choses : "Si vous êtes des hommes, vous manifesterez."

Ce sont les élèves de Monsieur Lévy qui viennent, Monsieur le Ministre, apporter ici un démenti formel à l'article en question et vous donner leur parole d'honneur que, jamais leur professeur n'a tenu de tels propos ni le matin du 11 novembre, ni un autre jour. Notre professeur nous rappela simplement "que nous étions l'avenir de la France, qu'il fallait être fort et travailler DANS LE CALME". Après quoi, nous observâmes une minute de silence en mémoire de nos morts de 1918 et de 1940. (Ceci se fit d'ailleurs dans toutes les autres classes du Collège Chaptal et, sans doute, dans toutes les autres écoles.)

 

LE PROFESSEUR, M. HENRI RENE LEVY

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