La Ferté-Saint-Aubin
Cinq élèves de Chaptal font partie des lycéens fusillés à la Ferté-Saint-Aubin, le 10 juin 1944. Maurice Roy, Camille Georget, Maurice Gredat, Michel Delamain et Michel Lebon étaient membres du Corps Franc Liberté, lié au réseau Vélite-Thermopyles.
Le jour du débarquement, ils reçoivent l'ordre de partir pour rejoindre les maquis de Corrèze. Ils se retrouvent Porte d'Orléans où devait se trouver un camion chargé de les emmener. En l'absence de celui-ci, ils font le trajet à pieds, passent par Orléans et rejoignent leur point de rendez-vous, la ferme du By, en Sologne. Ils y retrouvent trente-six autres lycéens ou étudiants parisiens. Mais trahis par l'un d'eux, ils sont arrêtés par les autorités allemandes et fusillés dans un bois proche de la ferme.
LA FERME DU BY, 10 juin 1944
Début juin 1944, Radio-Londres donna le signal de la mobilisation,"La Lune est pleine d'éléphants verts", et du débarquement du 6 juin 1944 : "Les carottes sont cuites".
La consigne était de quitter Paris avant le 15 juin pour le maquis de Corrèze de Neuvic d'Ussel en vue de fournir des renforts dans les combats menés contre la deuxième division SS, Das Reich, alors engagée dans une campagne de répression de la résistance.
Les étudiants des grands lycées parisiens se dirigèrent vers les centres d'accueil aménagés sur leur chemin dans les fermes du Loiret. La Ferme du By, à la Ferté-Saint-Aubin, devait servir de quartier général pour les chefs de section et de lieu de transit vers les fermes alentours.
Le 9 juin au soir, alors que 16 étudiants, dont cinq élèves du lycée Chaptal, y étaient cantonnés, un homme d'une trentaine d'années se présenta, prétendument pour donner des nouvelles de l'un des leurs, dans l'incapacité de les rejoindre car accidenté. L'homme en question, Lucien Lussac, était un agent du S.D. (Sicherheitsdienst) au service de la S.S. d'Orléans.
Deux jours plus tôt à Paris, Philippe Wacrenier, dirigeant du corps franc Liberté, avait été arrêté, incitant les lycéens à transférer leurs armes à la ferme de la Tabardière, deux kilomètres plus loin. Plus tard dans la soirée, Lucien Lussac arrêta Raymond de Lassus, qui avait participé à l'organisation de l'accueil dans les fermes de Sologne. Il ne donna aucun renseignement lors de son interrogatoire.
Le lendemain, samedi 10 juin, à cinq heures du matin, les agents du S.D. d'Orléans, dirigé par l'adjudant Max Kathrein et accompagné de trois français, firent leur entrée à la ferme du By. Les 16 jeunes gens furent conduits puis exécutés à la mitrailleuse dans une clairière voisine. Un autre groupe de 13 étudiants, arrêtés à la ferme de La Fourmillière, subirent le même sort et furent, eux aussi, achevés d'une balle dans la tête.
Ils furent peu nombreux à survivre au drame : Lucien Schmant, qui fut laissé pour mort, trois résistants, qui eurent le temps de se cacher et André Parent, qui présenta une carte aux hommes du S.D. lors de leur arrivée, en précisant qu'il n'y avait pas d'armes à la ferme.
Les parents de Claude et Serge Soreph, qui vinrent peu après à la Ferté-Saint-Aubin pour reconnaître le corps de leurs enfants, s'étonnèrent de n'y point voir celui de leur ami, André Parent. Ils furent également alertés par le comportement de ce dernier lors d'une visite à leur domicile en septembre de la même année. De retour à la Ferté-Saint-Aubin, sa photo fut reconnue par les fermières comme étant celle de ce jeune homme au comportement suspect.
Il fut fusillé le 7 février 1945, pour "intelligence avec l'ennemi".
Suite au ratissage de la région, il y eu au total 58 victimes, dont 56 jeunes gens.
Le même jour, le 10 juin 1944, la division Das Reich commettait le massacre d'Oradour-sur-Glane ...
Ferme du By à la Ferté-Saint-Aubin
VICTIMES CHAPTALIENNES,
LA FERTE-SAINT-AUBIN,
10 JUIN 1944
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DELAMAIN Michel
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GEORGET Camille
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GREDAT Maurice
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LEBON Michel
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ROY Maurice
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